L’efficacité énergétique des bâtiments a beaucoup augmenté depuis les années 1970, ce qui nous permet d’utiliser moins d’énergie et de moins polluer ; mais dans un même temps nous avons pratiquement scellé nos bâtiments afin de maintenir une température ambiante intérieure stable1.

Dans un même temps, nous passons plus de 90%2 de notre temps dans des espaces clos dont l’air contient des polluants susceptibles d’affecter notre santé et notre qualité de vie. Cela signifie donc que nos bâtiments sont étanches à l’air et que nous y sommes présents la plupart du temps. Il est donc plus que nécessaire de s’attaquer à la qualité de l’air intérieur.

1) Source : https://www.rehva.eu/indoor-environmental-quality-and-healthy-buildings

2) Source : https://www.airparif.asso.fr/pollution/air-interieur-generalites

Aujourd’hui, les conséquences d’une mauvaise qualité de l’air intérieur se mesurent sur notre santé. Elle favorise diverses pathologies, principalement respiratoires3 (par exemple l’asthme ou les allergies), agit sur notre concentration, notre productivité et notre motivation4. Les dépenses liées à des consultations chez son médecin, la prise de médicaments ou des difficultés à se concentrer sont des conséquences directes.

Au niveau professionnel, les arrêts de travail pour une entreprise ou les mauvaises recommandations pour un hôtel ou un restaurant par exemple, engendrent une perte de productivité avec une équipe en sous-effectif, une perte de visibilité et surtout, in fine, une perte de chiffres d’affaires.

3) Source : http://www.fftb.org/qualite-de-lair-interieur/

4) Source : une étude résalisée en 2016 par les Universités de Harvard et Syracuse démontre que des employés travaillant dans un espace vert et bien ventilé ont 61% de meilleures fonctions cognitives par rapport à des employés travaillant dans un espace de travail classique avec une faible ventilation.https://dash.harvard.edu/handle/1/27662232
5) Source : https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-la-qualite-de-lair-interieur/
6) Source : http://www.pollinair.fr/pollin-air/les-pollens
7) Source : https://www.oqai.fr/fr/campagnes/cout-socio-economique-de-la-pollution-de-l-air-interieur
8) Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0360132316304723

L’amélioration de la qualité de l’air intérieur permet donc de prévenir les maladies respiratoires et de réduire la sensibilité des personnes atteintes.

Chaque espace de travail et établissement recevant du public (ERP) peut avoir des problématiques spécifiques en matière de qualité de l’air et de confort thermique selon leur activité et leur public. Quelques exemples ci-dessous :

9) Source : https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/batiments/article/qualite-de-l-air-interieur

En France, le Code du travail10 prévoit que l’aération doit être assurée soit par ventilation naturelle permanente, soit par ventilation mécanique pour assurer aux occupants une bonne qualité d’air et un confort global optimal. Le niveau d’exigence est différent si les locaux sont dits « à pollution non spécifique » (pollution majoritairement due à la présence humaine) ou « à pollution spécifique » (pollution majoritairement due à la présence de substances dangereuses ou gênantes)10.

Les résultats de ces contrôles sont communiqués au médecin du travail et au(x) syndicat(s), permettant par la suite de déterminer des mesures de prévention adaptées, si besoin.

En conclusion, les installations de captage et de ventilation doivent donc être conçues de façon à :

• Limiter les concentrations dangereuses pour la santé et la sécurité des travailleurs dans les limites d’exposition fixées

• Assurer le renouvellement de l’air en tout point des locaux¹¹

• Ne pas provoquer de gêne résultant de la vitesse, de la température et de l’humidité de l’air, du niveau sonore et des vibrations¹¹

10) Source : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006072050/LEGISCTA000018488852/2011-06-27/#LEGISCTA000018532350 11)
Source : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000018532563/2017-11-30/

A l’échelle internationale, il existe plusieurs certifications environnementales du bâtiment (HQE12, BREEAM13, LEED14, WELL Building Standard…) qui visent à réduire l’impact d’une construction ou d’une rénovation sur l’environnement tout en garantissant un confort optimal aux occupants. Et dans ce confort figure la qualité de l’air, critère indispensable pour la santé et le bien-être des occupants.

Côté réglementations, la directive européenne 2010/31/UE15 sur la performance énergétique des bâtiments a été révisée en 2018 pour intégrer la qualité de l’air intérieur. De même, la nouvelle norme européenne EN 16798-1:201916 publiée en Mai 2019 (remplaçant la norme EN 15251:2007) contient de nouvelles exigences concernant la qualité de l’environnement intérieur, dont la qualité de l’air intérieur.

La qualité de l’air intérieur est donc d’actualité et ne va cesser de faire évoluer les directives pour protéger la santé et garantir le confort des occupants.

12) Source : http://www.hqegbc.org/accueil/
13) Source : https://www.breeam.com/
14) Source : https://www.usgbc.org/leed
15) Source : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX%3A02010L0031-20181224
16) Source : https://www.boutique.afnor.org/fr-fr/norme/nf-en-167981/performance-energetique-des-batiments-ventilation-des-batiments-partie-1-do/fa187070/85501#AreasStoreProductsSummaryView